C'est en 2010, lors de l'université d'été de l'association UNIPAZ, que j'ai participé pour la première fois à une constellation de groupe. Légèrement méfiante par rapport à cette méthode nouvelle pour moi, je suis prudemment restée sur le côté, à observer.
Impressionnée par ce qui s'y était passé, j'ai recontacté, plus tard, la thérapeute Eve Condamine pour lui demander une constellation familiale. Ça a été pour moi comme l'entrée dans un autre monde. J'ai vu sous mes yeux apparaitre un pan de mon histoire familiale que je connaissais pas et qui sonnait pourtant tellement juste à mes yeux.
Bluffée par la profondeur et par la portée du travail, je me suis inscrite à des ateliers mensuels qui avaient lieu proche de chez moi. J'avais au début peur d'être submergée par les sensations et les émotions qui me venaient en tant que représentante. Puis j'ai senti que j'avais la main là-dessus et je me suis progressivement ouverte à mes perceptions.
Au bout de quelques séances, j'ai décidé de me former à cette méthode et ai intégré la première session de formation organisée par Carole Chenevier, en 2010-2011.
J'ai refait la formation en 2014-2015, cette fois avec l'envie de devenir praticienne. Entre temps, je n'ai pas cessé de participer aux ateliers mensuels et de recevoir des séances individuelles
: ce travail me passionnait.
Ce que j'ai aimé pendant la formation, c'est l'accès à tant d'histoires à la fois personnelles et universelles et l'incroyable intimité qui s'est développée entre mes compagnes de formation et moi. Nous avons énormément déblayé nos histoires familiales pour être à même d'accompagner les autres à le faire.
En 2015, je me suis installée à mon compte au sein de la coopérative d'activité et d'emploi ARCOOP, sous le nom de Lunétoile.
J'ai alors commencé à proposer des ateliers collectifs mensuels à Saint-Antoine l'Abbaye et à Grenoble, ainsi que des séances individuelles.
Touchée par le sujet de la parentalité, j'ai créé et animé un cycle d'un an spécialement dédié aux parents: c'était Lien de Vie. Travailler pour soi permet de libérer également ses enfants!
Dans le cadre du festifève 2016, j'ai animé l'atelier "constelle ton projet (collectif!)". Les prémisses des constellations d'entreprise que je propose aujourd'hui...
Pendant deux ans, j'ai ainsi exercé au sein de Lunétoile, et en parallèle, je retrouvais mon groupe de formation tous les quelques mois pour de l'intervision.
En 2017, suite à un évènement familial difficile, j'ai fait une pause dans mon activité pour souffler et me recentrer. Je suis partie sur le chemin de Compostelle puis ai commencé un travail paysan (terre!).
J'ai continué de pratiquer les constellations au quotidien, et en particulier la "représentation perceptive". C'est le fait de représenter le membre d'un système et de se mettre à l'écoute de ses perceptions. C'est cela qui permet d'accéder aux informations dont nous avons besoin.
Suivie à l'époque par une thérapeute en radiesthésie, elle m'a transmis sa pratique; et sous sa supervision, je l'ai adaptée aux constellations. J'ai commencé à me servir de mon corps comme d'un pendule pour sentir les choses et les situations.
Amatrice de tirage de cartes, j'ai expérimenté de me relier à l'énergie des cartes via les constellations et ai proposé mon premier atelier "rencontre tes alliés". Cela permettait de faire l'expérience de la qualité proposée par la carte pour pouvoir y revenir plus facilement par la suite.
A cette époque, j'ai aussi découvert le livre les 13 mères originelles (Jamie Sams) qui dévoile 13 aspects de la féminité, selon la tradition amérindienne. L'autrice invitant à rencontrer par soi-même ces aspects, c'est assez naturellement que j'ai eu l'idée de le faire grâce aux constellations. Je l'ai expérimenté pour moi-même, puis, convaincue, ai commencer à proposer en 2019 des ateliers sur ce thème : explorer ses archétypes de la féminité, grâce aux 13 mères et aux constellations.
A peu près à la même époque, j'ai lu le livre Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estès. Cette conteuse et analyse jungienne explique que les contes sont de véritables initiations psychiques et que chaque personnage représente un archétype présent dans notre psyché. Elle invite à faire ce voyage intérieur par soi-même pour se reconnecter à sa femme sauvage. Sensible à ce thème, je l'ai expérimenté une fois encore pour moi avant de le proposer à des femmes depuis février 2022 (lire des témoignages).
Nourrie par ces explorations, j'ai décidé de me consacrer à nouveau quotidiennement à cette activité en novembre 2022. Un ami chef d'entreprise m'a demandé une constellation pour son entreprise. Pour l'accompagner au mieux, j'ai lu Hellinger à ce sujet, ce qui m'a permis d'explorer les spécificités du système d'entreprise en constellations. Ça m'a beaucoup intéressée et a fait écho à ma formation initiale en économie sociale et solidaire. Nous avons fait la constellation, et ravie du processus, je l'ai ensuite appliqué à ma propre micro-entreprise, avant de l'inclure dans mes propositions.
Plus récemment, mon intérêt pour l'éco-psychologie et l'écologie profonde m'a poussée à faire des recherches : si les constellations systémiques existent, pourquoi les constellations écosystémiques n'existeraient-elles pas? En fouillant sur internet, j'ai découvert Laure Porché, qui s'est formée aux Etats-Unis auprès de Francesca Mason Boring, une femme de tradition amérindienne. Depuis une vingtaine d'années, elle et toute une équipe de constellateur-ices incluent le champ de la terre dans les constellations et explorent ces nouvelles possibilités. J'ai ressenti un immense soulagement à l'idée que ce que je cherchais existait déjà. Depuis, je suis ravie de proposer des constellations écosystémiques, au service de notre reconnexion au vivant.
Au fil des années, je définis de plus en plus précisément le sens de mon travail. J'ai l'impression que mon talent est de faciliter la reconnexion (avec soi-même, les autres, le vivant...), la reliance, l'émerveillement. J'aime penser qu'ainsi, je contribue à une société où les humaine-s ressentent profondément l'interdépendance avec tout le vivant, passé et à venir.
Je pense que ma posture d'accompagnante est nourrie de mes formations mais aussi de toutes les expériences d'accompagnée que j'ai vécues et que je vis encore: en constellations, bien sûr, mais aussi en relation d'aide avec l'approche non directrice créative pendant deux ans avec Céline Kieffer, en gestalt-thérapie de couple avec Richard Jimenez depuis 2020, en life-art-process et neurodanse avec Béatrice Maine pendant six mois, en développement personnel facilité par les chevaux selon l'approche Medecine Horse Way avec Carole Thomas (processus NOW).
Les stages que j'ai suivis en CNV avec Isabelle Padovani, en relation par la danse avec Anatale Lorne, en relation par les chevaux avec Céleste Solsona, en journal créatif avec Anne Marie Jobin ont aussi grandement contribué à ma manière d'être et d'accompagner.
A l'heure d'aujourd'hui, ma posture repose sur le plus d'authenticité possible : je suis moi aussi un être en chemin, avec ma vulnérabilité et mes limites.
J'aime accompagner les prises de conscience et je favorise au maximum le retour à soi, et dans un groupe, les feedbacks. En parlant de groupe, c'est ce que je préfère, car j'adore le soutien mutuel et l'intelligence collective qui permettent à chacun-e d'avancer sur son chemin.
Grâce aux constellations, j'ai un regard systémique, et j'aime dire que l'interdépendance est mon point de départ et mon horizon...
Le plus important pour moi est la relation que nous avons. Je veille à y amener le plus de sécurité possible en me régulant moi-même, en respectant la confidentialité, vos limites, et votre vulnérabilité. Quand il y a de la sécurité dans la relation, elle devient un terreau fertile à la transformation!
Je travaille de manière phénoménologique, c'est à dire avec ce qui émerge, que ce soit en vous, en moi, entre nous et autour de nous.
J'accorde une importance à la reliance, à l'émergence et au soutien de votre intention, à la gratitude (et pour moi ce ne sont pas des mots creux).
Ce sont quelques grandes lignes...pour moi la posture est autant, voire plus, importante que les techniques d'accompagnement employées.