Je suis sensible au lien des humain-e-s avec la Terre. Très sensible. C'est un thème qui m'appelle et me fait vibrer, et c'est ce qui m'a amenée à trouver les constellations écosystémiques.
En constellations familiales, le sol, la terre, a toute sa place. Le lieu où l'on est né, le lieu que l'on habite, font partie de nos racines au même titre que nos ancêtres.
S'il est admis que nous descendons d'autres êtres humains, il l'est peut-être moins que nous venons aussi de quelque part, que nous appartenons à des
lieux.
En terme de traumatisme, j'ai lu qu'un arrachement à la terre équivalait en terme d'intensité à un arrachement à la mère. C'est donc peu dire.
Il est d'ailleurs désormais prouvé que ce n'est pas seulement l'environnement familial qui joue dans la construction de l'enfant, mais aussi l'environnement non-humain (lire
Marie Romanens et Patrick Guérin, Pour une écologie intérieure, renouer avec le sauvage). L'enfant tisse des liens avec tout son environnement, et les liens tissés
avec le "non-humain" ne sont pas moins déterminants pour sa psyché que ceux tissés avec sa famille.
Grandir dans un environnement aseptisé, coupé de la "nature", coupé de ce dont nous sommes fait-e-s - le vivant - est de plus en plus reconnu comme étant traumatique.
Il existe d'ailleurs une pathologie observée depuis plus d'une dizaine d'années aux Etats-Unis, qui est de plus en plus connue en Europe: le syndrome de manque de nature. Le
peu de contact avec ce dont nous sommes faits entraine des désordres physiques et psychiques...
Pensons aux personnes obligées de quitter leurs terres: migrant-e-s, réfugié-e-s, paysan-n-e-s- d'hier et d'aujourd'hui.
Effets de la mondialisation, du colonialisme, de l'industrialisation, du capitalisme...le lien à la terre, aux lieux, est partout dans l'histoire de notre humanité.
Les constellations peuvent permettre de retisser ces liens avec nos terres, celles qui nous constituent, celles à qui nous appartenons...que nous en ayons conscience ou non.
Elles peuvent servir à remettre en route notre connexion innée au vivant, puisque, comme le dit Baptiste Morizot, nous sommes vivants parmi les vivants.
Lorsqu'on se sent déraciné-e, hors-sol, seul-e, nulle part chez soi, il peut s'agir d'un manque de racines humaines, ou d'un manque de racines liées à la terre.
Le lien au sol peut être un sujet de départ, par exemple "je n'arrive pas à m'implanter quelque part", ou bien il peut apparaitre pendant la constellation.
Les constellations écosystémiques sont spécifiquement liées à cette problématique, mais j'aime tisser les constellations familiales avec, car je trouve que rien n'est séparé.
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